Le mot « messti » vient de « messtag » qui était à l’origine le jour de la grand messe solennelle célébrée en l’honneur du saint patron auquel l’église paroissiale était dédiée. Elle était suivie d’un marché et d’une fête foraine.
La première évocation du mot « messti » est attestée dans un document de 1313 se trouvant dans les archives de la ville de Saverne.
« Kilbe, Kirve », autre nom pour désigner le messti dans d’autres villages d’Alsace, vient de Kirchwihe signifiant : consécration de l’église, puis anniversaire de cette consécration, accompagnée de fête.
L’église d’Oberhoffen étant dédiée à Saint-Michel, le messti a donc lieu le dimanche suivant la Saint-Michel (29 septembre).
Dans pratiquement tous les villages, il avait lieu en automne, à l’époque des récoltes au moment où les paysans avaient des rentrées d’argent.
A Oberhoffen, le Messti se déroulait à la fin du « Hopfezopfe ».
Souvent ce jour-là, il fallait payer des droits de péage à l’entrée et à la sortie des marchandises, des droits d’étal (= exposer les marchandises) et de hallage (stockage) au seigneur du lieu.
On organisait souvent une petite fête d’entrée (Vormessti) quelques semaines auparavant comportant des délibérations sur le choix de l’adjudicataire qui fournira le vin, la salle de bal et qui pourra alors prélever des droits sur ces fournitures et sur les jeux, sur le choix du coordonnateur de la fête (le Messtibursch) et sur le montant des redevances. Ces délibérations étaient suivies d’un grand repas et d’un bal.
Comme initialement le Messti était jour anniversaire de la dédicace de l’église à son saint, il y avait une procession.
Celle-ci fit place par la suite à un défilé de cliques de musique, chorales, groupes folkloriques et aussi des « messtiburschen » qui animèrent longtemps ce jour de fête.
Une part d’histoire et d’ethnologie locale a remplacé le côté religieux.
Les fêtes étaient autrefois rares et les gens n’étaient souvent pas gâtés par la vie ce qui faisait qu’ils se réjouissaient encore de plaisirs simples. Le Messti était donc autrefois une fête que jeunes et vieux attendaient avec impatience.
Sur la place du Messti se dressaient manèges, confiseries, loteries avec leurs grandes roues qu’il fallait faire tourner, stands de tir, jeux de massacre et testeurs de force où l’on devait asséner un grand coup de masse sur un champignon « les Lukas ». Dans les restaurants, des orchestres animaient des bals pour les jeunes, des spectacles de prestidigitateurs, de jongleurs et acrobates, de comédiens faisaient passer d’agréables moments aux plus âgés. Les impertinents « Messtiburschen » (Membres de la classe d’âge qui allaient être prochainement incorporés) avec leurs tabliers décorés, leurs chapeaux enrubannés et leurs pantalons blancs animaient la fête.
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